Ma virginité Lettre adressée à Monsieur Fricotin A

UTEUR : Lawrence Mon cher ami, Je dois vous le dire, depuis que vous êtes parti au combat je ne pense plus qu'à vous. Le sujet est fort délicat puisqu'il s'agit de ma virginité. Mais, voila je n'en peux plus. Vous vous en doutez sans doute même si je vous l'ai si souvent caché en repoussant vos avances, je vous désire. Vous êtes au fond des tranchées et moi, j'ose penser à un tout autre fond qui vous attend impatiemment, qui vous réclame à corps et à cris. N'est-ce pas pathétique quand on y pense ?

Alors que vous vous débattez pour sauver votre vie - et celle de notre si belle nation - et moi je me débats avec des pensées qui se cognent dans mon esprit. Quelle incongruité. Oui je sais. Je sais tout cela. Mais il me faut bien vous l'avouer, je ne puis plus longtemps garder ce secret.

Garder cette découverte uniquement pour moi est au-dessus de mes forces. Car, quand on y réfléchit deux minutes, quel égoïsme ce serait ! non, je ne puis décemment m'y résoudre. Mon ami, je vous le dis, je me suis gardée pour vous, maintenant je le sais car je ne peux offrir ma virginité qu'à vous. Vous le savez, car je vous l'ai confié j'ai reçue une éducation religieuse très stricte et mes réticences face à la chose viennent sans doute de là. Non pas que je n'en n'ai jamais eu nulle envie mais je ne l'ai jamais fait. J'ai bien eu quelques tentations il y a fort longtemps quand j'étais au pensionnat quand je me caressais. J'en ai eu en réalité tout au long de ma vie, depuis l'adolescence.

Mais je n'ai jamais osé aller trop loin, alors je les ai enfoui au plus profond de mon être. Il m'en aura fallu du temps avant d'en convenir, mais il est certain, acquis et je n'ai plus aucun doute sur le sujet, je veux vous faire don de moi, plus précisément d'une partie de moi, d'une partie que personne n'a jamais, au grand jamais, encore touché. Et pourtant il est peut dire que ce n'est pas faute de sollicitations. Sachez que cette partie est comme une terre vierge, une terre inconnue, une terre que personne n'aurait encore frôlée, une terre qui ne demande qu'à être défrichée. Une terre féconde qui désire connaître le poids du soc, de la charrue, de la vitalité d'un homme qui remplirait là son sillon de sa force virile et qui y déposerait la semence de récoltes prometteuses de la jouissance. Je suis sereine, je sais votre ardeur doublée de votre douceur car vous semblez la main si verte.

Je vous fais confiance et je suis donc à vous. Mon ami, la guerre sera dit-on bientôt finie alors, je vous en supplie. Revenez vite en vie, sortez de vos tranchées pour troncher ma personne. Certes le mot vous paraîtra d'autant plus vulgaire que ce joli mot émane de moi qui suis d'habitude si prude. Mais je réclame le droit que vous honoriez ma personne car si mon con en a vu d'autres avant de vous connaître, mon cul en revanche vous est offert et n’attend plus que vous.

Je prie d'accepter, mon cher ami, l'expression de mes sentiments les plus lubriques.